La diversité linguistique, une nécessité
Commentaires fermés sur La diversité linguistique, une nécessitéEn avril 2005, des personnalités proches des institutions européennes, ont créé l’association « DLF Bruxelles-Europe, diversité linguistique » avec une devise empruntée au linguiste Claude Hagège : « On ne défend bien sa langue qu’en parlant celle des autres ». Défendre sa langue ne signifie pas défendre une citadelle. C’est, d’abord, sauvegarder son identité, puisque la langue c’est notre première et principale identité. Mais aussi, ensuite, au-delà du souci identitaire, d’un côté bien connaître sa propre langue et sa propre culture permet d’apprécier les convergences et les divergences lorsqu’on va à la rencontre de l’autre, et d’un autre côté apprendre une langue étrangère c’est pénétrer dans une culture, c’est relativiser ses propres valeurs, devenir plus tolérant, s’enrichir sans se nier. C’est être un double JE.
Si le français peut se sauver, c’est en s’alliant aux autres langues. En effet, il est clair qu’aujourd’hui les politiques unilatéralistes sont dépassées. Il faut s’allier pour réussir. C’est vrai pour les politiques économiques, la recherche. C’est vrai aussi pour les politiques linguistiques. Les déclarations conjointes franco-allemandes de 2003 ou de 2006, dénonçant une « dérive inacceptable vers un régime monolingue » anglophone à la Commission européenne, vont dans le bon sens. Elles sont malheureusement peu suivies d’effets.
Toute action en faveur de la diversité linguistique en Europe devrait se faire dans deux directions : les institutions européennes et la société civile. D’une part, exiger des institutions européennes qu’elles montrent l’exemple et respectent la diversité linguistique inscrite dans les traités fondateurs, d’autre part convaincre les citoyens européens que l’avenir appartient à ceux qui pourront travailler au moins dans trois langues. Un rapport récent publié par le British Council met en évidence que les jeunes Britanniques sont de plus en plus confrontés aux candidats continentaux plurilingues sur le marché du travail.
L’avenir appartient donc à sa capacité à parler plusieurs langues.