Ernest Hemingway, américain francophone
Commentaires fermés sur Ernest Hemingway, américain francophoneRares sont les américains polyglottes ! Ernest Hemingway le fut. L’homme de lettres aimait partager son temps entre les deux langues de son coeur : l’anglais et le français. De son Illinois profond des États-Unis, il n’a jamais cessé de voyager, d’aller voir « l’ailleurs », de connaître tant de pays… Il fut l’écrivain voyageur, le passeur, le journaliste investi dans la vérité. La France arrivait largement en tête de ses destinations préférées !
Photo de passeport d’Ernest Hemingway en 1923. Le jeune américain découvre alors Paris et ses charmes
La France, havre de culture
Son pays favori fut sans contexte celui du béret et de la baguette. Hemingway se prend au jeu et devient adepte de nos habitudes. Les bistrots, les intellectuels, l’effervescence des années 20 conquièrent son coeur. L’américain adore faire partie de la communauté anglophone de Paris, à l’époque très en vogue et vivant à toute vitesse. Il demeure, avec sa femme Hadley, au troisième étage du 74 rue du cardinal Lemoine de janvier 1922 à août 1923. Pour une durée courte puisqu’il part comme journaliste à la guerre d’Espagne, aux côtés des Républicains, il y rencontrera Malraux. Ce n’est qu’à la fin de la seconde guerre mondiale qu’il revient en France, le cher pays.
« Paris est une fête »
Dans le livre Paris est une fête qu’il écrit entre 1957 et 1960, l’auteur témoigne de ses premières années d’écrivain désargenté à Paris dans les années 20. Jeune journaliste, il abandonne son travail pour essayer de vivre de son écriture. Il arrive dans la capitale française avec sa charmante épouse ; le couple vit d’amour et de vin frais… Nombre d’aventures arriveront après : les guerres, les femmes, les livres, les reconnaissances dont le prix Nobel de littérature en 1954 « pour le style puissant et nouveau par lequel il maîtrise l’art de la narration moderne, comme vient de le prouver Le Viel Homme et la Mer ». Il donne à Stockholm, devant le jury de l’Académie suédoise, le discours le plus court de l’histoire de cette institution. Comment expliquer que l’on puisse autant aimé l’anglais et le français ?