L’importance cruciale de la formation professionnelle en Europe : ce que révèle le rapport Draghi

Commentaires fermés sur L’importance cruciale de la formation professionnelle en Europe : ce que révèle le rapport Draghi

En septembre 2024, le rapport Draghi a été publié, offrant une analyse approfondie sur l’avenir de la compétitivité européenne dans un monde en pleine transformation technologique et économique. Ce rapport, attendu depuis longtemps, souligne les défis majeurs que l’Europe doit relever pour rester compétitive, notamment en matière de formation professionnelle et d’adaptation des compétences.

Mario Draghi présente à la Commission Européenne son rapport sur l'avenir de la compétitivité européenne

Source : site web de la Commission Européenne

Un diagnostic alarmant : des compétences insuffisantes

Selon le rapport Draghi, l’Europe fait face à un déficit significatif de compétences à travers l’ensemble de son économie, ce qui freine l’innovation, la compétitivité et même la transition vers une économie décarbonée. Les chiffres sont édifiants :

  • Un quart des entreprises européennes éprouvent des difficultés à trouver des employés avec les compétences adéquates, et 77 % des entreprises estiment que leurs nouvelles recrues n’ont pas les compétences nécessaires pour répondre aux exigences du poste.
  • La situation est particulièrement inquiétante dans les secteurs technologiques : près de 60 % des entreprises déclarent avoir des difficultés à recruter des spécialistes en technologies de l’information et de la communication (TIC).
  • Environ 42 % des Européens n’ont pas de compétences numériques de base, y compris 37 % de la main-d’œuvre active, ce qui empêche une adoption rapide des nouvelles technologies et ralentit l’innovation.

Ces lacunes touchent à la fois les travailleurs peu qualifiés et ceux ayant des niveaux élevés d’expertise, notamment dans les domaines STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), avec seulement 850 diplômés STEM par million d’habitants en Europe, contre 1 100 aux États-Unis. En parallèle, les pénuries de compétences dans les secteurs clés comme la technologie propre (clean tech) ont doublé entre 2019 et 2023, et la tendance ne semble pas s’inverser.

Les investissements actuels sont insuffisants

Le rapport met en lumière un autre point critique : bien que l’UE ait alloué 64 milliards d’euros au développement des compétences dans le cadre de son budget actuel, ces investissements n’ont pas produit les résultats escomptés. Plusieurs facteurs expliquent cet échec :

  • Manque de coordination entre les États membres, qui sont réticents à aller au-delà des formes de collaboration superficielles.
  • Faible implication de l’industrie dans la définition des compétences spécifiques aux besoins du marché du travail.
  • Absence d’évaluations systématiques pour mesurer l’efficacité des programmes de formation.
  • Utilisation insuffisante des données pour anticiper les besoins en compétences à travers les secteurs et les régions.

Le manque de coordination et d’évaluation empêche une allocation optimale des fonds et, par conséquent, freine la montée en compétences des travailleurs européens.

Une réforme urgente de la formation professionnelle et continue

Pour combler ces lacunes, le rapport Draghi appelle à une réforme en profondeur des systèmes de formation professionnelle et continue. Parmi les propositions clés :

  • Révision des systèmes éducatifs et des programmes de formation afin qu’ils répondent plus efficacement aux besoins en compétences émergentes, avec une implication plus importante des employeurs pour adapter les programmes aux exigences du marché.
  • Mise en place d’un système de certification commun à l’échelle de l’UE pour rendre les compétences acquises plus lisibles et valorisées par les employeurs.
  • Repenser l’investissement dans les compétences en rendant les programmes européens plus axés sur les résultats, avec des évaluations rigoureuses et un suivi constant des progrès.
  • Lancement d’un programme d’acquisition de compétences techniques à l’échelle européenne pour attirer des talents technologiques de l’extérieur de l’UE, combinant un nouveau programme de visas et des bourses académiques dans les disciplines STEM.

L’avenir de la formation professionnelle en Europe

Dans un contexte de transformation rapide, où la technologie et l’intelligence artificielle redéfinissent les besoins en compétences, la formation professionnelle doit être au cœur de la stratégie européenne. Il est essentiel que l’Europe investisse non seulement dans la formation des jeunes, mais aussi dans la reconversion et la formation continue des adultes. La participation à la formation des adultes, qui stagne autour de 37 %, doit atteindre 60 % pour répondre aux objectifs de l’Agenda européen des compétences.

En conclusion, le rapport Draghi met en lumière la nécessité de réagir rapidement pour réformer les systèmes de formation professionnelle en Europe. Face aux défis démographiques, technologiques et environnementaux, c’est en investissant massivement dans la montée en compétences que l’Europe pourra maintenir sa compétitivité et offrir un avenir prospère à ses citoyens.

Sources: Commission Européenne – Septembre 2024 – The future of European competitiveness: Report by Mario Draghi

Lire la suite  

Instagram et TikTok : Le nouveau terrain de jeu des professeurs de langues

Commentaires fermés sur Instagram et TikTok : Le nouveau terrain de jeu des professeurs de langues

L’article « Apprendre les langues sur Instagram ou TikTok : faut-il suivre les profs influenceurs ? » explore l’impact des enseignants influenceurs sur les réseaux sociaux dans l’apprentissage des langues. Des figures comme Athéna Sol et Monsieur Prof rassemblent des millions d’abonnés avec du contenu souvent ludique, mais parfois simplifié. L’approche ludique, bien que bénéfique, peut limiter la rigueur pédagogique nécessaire. Florent Moncomble critique les simplifications, comme l’affirmation que « 95 % des verbes anglais sont réguliers », souvent fausses. Miras met en garde contre l’autorité diluée des influenceurs et insiste sur la nécessité de corpus linguistiques pour un enseignement plus rigoureux.

Les influenceurs, bien qu’attrayants, ne doivent pas être la seule source d’apprentissage. Des chercheurs comme John M. Levis rappellent qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les enseignants natifs et non natifs. Cette question de crédibilité et d’exactitude est cruciale, car des choix pédagogiques basés sur la popularité plutôt que la réalité linguistique peuvent entraîner des lacunes importantes chez les apprenants. Le texte souligne la nécessité de recourir à des méthodes d’apprentissage complémentaires pour garantir un développement complet des compétences linguistiques.

L’influence des réseaux sociaux, qui fonctionnent souvent selon les principes de l’économie de l’attention, affecte les perceptions de l’enseignement, influençant aussi bien les familles que les apprenants eux-mêmes. Les enseignants influenceurs, en s’appuyant sur des codes attractifs et en simplifiant l’enseignement, risquent de créer des attentes irréalistes et parfois de propager des méthodes peu adaptées aux besoins réels des apprenants.

En conclusion, bien que ces influenceurs puissent rendre l’apprentissage plus attrayant et accessible, il est important de garder un esprit critique. Le caractère ludique de ces vidéos ne remplace pas la rigueur et la structure nécessaires pour un apprentissage approfondi des langues.

Source: retrouvez l’article sur https://theconversation.com/apprendre-les-langues-sur-instagram-ou-tiktok-faut-il-suivre-les-profs-influenceurs-237701

Lire la suite  

Les Dépenses en Faveur de l’Emploi et du Marché du Travail en 2022

Commentaires fermés sur Les Dépenses en Faveur de l’Emploi et du Marché du Travail en 2022

En 2022, les dépenses pour les politiques en faveur de l’emploi et du marché du travail en France se sont élevées à 178,7 milliards d’euros (Md€). Voici les principaux points à retenir de cette étude publiée par la DARES en juillet 2024.

Répartition des Dépenses

Les dépenses se répartissent en plusieurs catégories :

  • Incitation à l’embauche : 87,7 Md€ (49 % du total)
  • Soutien au revenu en cas d’absence d’emploi ou de réduction d’activité : 45,6 Md€ (26 %)
  • Formation professionnelle : 27,7 Md€ (16 %)
  • Incitation à l’activité : 11,1 Md€ (6 %)
  • Accompagnement des personnes en recherche d’emploi : 6,5 Md€ (4 %)​

Incitations à l’Embauche

Les incitations à l’embauche, principalement les allègements de cotisations sociales, représentent la plus grande part des dépenses. En 2022, elles ont augmenté de 3 % par rapport à l’année précédente, atteignant 87,7 Md€. Cette augmentation est en grande partie due aux revalorisations du SMIC et à la progression de la masse salariale du secteur privé​

Formation Professionnelle

Les dépenses en formation professionnelle ont augmenté de 5 % en 2022 pour atteindre 27,7 Md€. Cette hausse est largement attribuable à l’augmentation du nombre d’apprentis et au maintien de l’aide exceptionnelle à l’apprentissage, qui a représenté 4,1 Md€.

Soutien au Revenu

Le soutien au revenu, incluant les allocations chômage et l’activité partielle, a fortement diminué en 2022. Les dépenses en activité partielle ont chuté de 90 %, reflétant la reprise économique post-pandémique. Les dépenses en allocations chômage ont également diminué de 16 %​.

Autres Dépenses

Les incitations à l’activité, visant à encourager les personnes sans emploi à reprendre une activité, ont légèrement diminué, représentant 11,1 Md€. De même, les dépenses pour l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi ont légèrement baissé, s’élevant à 6,5 Md€​.

Conclusion

Les dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail en 2022 montrent une reprise économique avec une augmentation des incitations à l’embauche et de la formation professionnelle, malgré une baisse significative des dépenses de soutien au revenu en raison de la diminution du recours à l’activité partielle et aux allocations chômage.

Pour une analyse détaillée, vous pouvez consulter le rapport complet de la DARES.

Lire la suite  

Comment l’âge de sortie des études et les débuts de carrière s’articulent-ils ?

Commentaires fermés sur Comment l’âge de sortie des études et les débuts de carrière s’articulent-ils ?

Dans l’analyse méticuleuse réalisée par DARES en mars 2024, intitulée « Analyses N° 21 », on scrute avec acuité l’ascension de l’âge auquel les individus achèvent leur parcours éducatif et entament leur carrière. L’exploration de cette transition illustre les changements au cœur des parcours professionnels à travers différentes générations, en écho aux initiatives éducatives mises en place par les politiques publiques.

Évolution de l’âge de fin des études À la lumière des données recueillies, on constate une tendance croissante quant à l’âge auquel les jeunes adultes concluent leur formation initiale. Si en 1935, les départs précoces de l’école primaient, avec une grande part des jeunes quittant l’éducation à 16 ans ou moins, cette dynamique a connu une inversion notable au fil du temps. Le rapport met en évidence un glissement graduel vers un achèvement plus tardif des études, principalement à partir de la génération 1975, où l’on observe que la majorité termine sa scolarité à 20 ans ou plus.

Corrélation avec le marché du travail La jonction entre la fin des études et l’accès au marché du travail est loin d’être instantanée. La plongée dans le monde professionnel peut être retardée par plusieurs facteurs, notamment un niveau de qualification insuffisant ou un contexte économique défavorable. Cependant, il est aussi révélé que l’engagement dans le travail pendant les études, que ce soit à travers des stages ou des alternances, peut constituer un tremplin considérable pour la carrière future.

Évolution et disparités de genre Un point saillant de cette analyse est l’évolution remarquable de la fin des études chez les femmes. Historiquement plus promptes à terminer leurs études que les hommes, les femmes de la génération 1980 et au-delà inversent la tendance en poursuivant leurs études plus longtemps et en accédant plus fréquemment à l’enseignement supérieur.

Effet des politiques d’éducation L’étude souligne l’impact significatif de l’allongement de l’obligation scolaire et de la démocratisation de l’accès à l’éducation. La modification des parcours éducatifs a modifié l’âge moyen de sortie des études, passant de 14 ans pour les moins diplômés de la génération 1935 à 17 ans pour ceux nés en 1990. Cet allongement est d’autant plus notable chez ceux qui n’ont pas poursuivi au-delà du secondaire, reflétant un accès élargi à des niveaux d’enseignement supérieurs, une tendance amplifiée par la réforme LMD de 2002 qui a accru le nombre de diplômés du supérieur long.

niveau de diplome de fin d etude en 1935 vs 1951 et 1989

Défis de l’insertion professionnelle et disparités salariales Les personnes ayant achevé leurs études plus tôt font face à des défis d’accès à l’emploi tout au long de leur carrière. Les données de l’enquête Emploi indiquent que le taux d’emploi pour ces individus est inférieur à celui des personnes qui ont terminé leurs études plus tardivement, et ce à tout âge. Ce rapport est corroboré par les statistiques montrant que, bien que l’ancienneté sur le marché du travail puisse être plus longue pour les sortants précoces, cela ne se traduit pas par un avantage en termes d’emploi ou de salaire.

Conclusion En définitive, cette analyse met en exergue la complexité des débuts de carrière, façonnés par l’éducation reçue et la période de transition vers le monde du travail. Elle démontre la persistance des disparités dans l’accès à l’emploi et les écarts de rémunération qui peuvent suivre les individus tout au long de leur vie professionnelle. Les conclusions de la DARES contribuent à éclairer les politiques publiques et à stimuler un débat sur l’éducation et l’insertion professionnelle en France, posant les bases pour des stratégies futures plus inclusives et équilibrées ​

Sources: DARES ANALYSES N°21 • MARS 2024 https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/comment-lage-de-sortie-des-etudes-et-les-debuts-de-carriere-sarticulent-ils

Lire la suite  

Publication du « Rapport au Parlement sur la langue française 2024 »

Commentaires fermés sur Publication du « Rapport au Parlement sur la langue française 2024 »

Ce document annuel de référence, prévu par la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française qui célèbre cette année ses 30 ans, dresse un panorama des politiques publiques menées en faveur de la langue française comme du plurilinguisme. Voici quelques points saillants et sections du document :

infographie sur la langue francaise mars 2024

Infographie issue du rapport – mars 2024 -Délégation générale à la langue française et aux langues de France

  1. Politique Publique et Revitalisation de la Langue Française :
    • Le rapport aborde la revitalisation des politiques publiques concernant les langues depuis 2018, visant à présenter un panorama et à renforcer les politiques de la langue française (p. 4).
    • Il souligne des événements significatifs pour la promotion de la langue française en 2024, y compris les Jeux Olympiques et Paralympiques, le Sommet de la Francophonie au Château de Villers-Cotterêts et à Paris, et la célébration de trente ans de la loi Toubon, qui garantit le droit à l’usage du français (p. 4).
  2. La Langue Française en France et dans le Monde :
    • Le français est parlé par environ 321 millions de personnes sur tous les continents, avec 81 millions de locuteurs natifs et 255 millions d’utilisateurs quotidiens. C’est la 5e langue la plus parlée dans le monde et la 2e langue la plus apprise hors de l’Union Européenne (p. 6).
  3. Stratégie Numérique pour la Langue Française :
    • Le rapport esquisse une stratégie numérique ambitieuse pour soutenir la langue française et la diversité linguistique. Cela comprend l’adaptation aux avancées de l’intelligence artificielle pour le traitement des langues et la « découvrabilité » des contenus en ligne (p. 4).
  4. Promouvoir le Français et le Multilinguisme en Europe et dans le Monde :
    • Il est question des efforts pour promouvoir le multilinguisme en Europe et la langue française à l’échelle mondiale, y compris dans l’espace numérique et la recherche scientifique (p. 88).
  5. Langue Française et Droit Public :
    • La « loi Toubon » est examinée en détail, mettant en lumière son rôle pour assurer l’usage du français dans le public, l’éducation et le milieu de travail, ainsi que son importance pour la protection des consommateurs et la publicité (p. 16 et suivantes).
  6. La Cité Internationale de la Langue Française à Villers-Cotterêts :
    • L’établissement de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts est présenté comme une initiative clé pour célébrer l’héritage et l’avenir de la langue française (p. 8).
  7. La Langue Française et l’Espace Numérique :
    • Le rapport aborde le défi de maintenir la pertinence de la langue française dans le paysage numérique en rapide évolution, soulignant le besoin d’innovation technologique et de souveraineté numérique (p. 78).
  8. Éducation et Langue Française :
    • Le document souligne l’importance du français dans l’éducation, non seulement en France mais aussi dans la promotion de l’apprentissage de la langue française à l’échelle mondiale (p. 28).
  9. L’Observatoire des Pratiques Linguistiques :
    • La création d’un observatoire pour surveiller les pratiques linguistiques en France est notée, visant à informer la politique publique et à promouvoir la diversité linguistique (p. 14).

Source: https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Langue-francaise-et-langues-de-France/Actualites/Publication-du-Rapport-au-Parlement-sur-la-langue-francaise-2024

Lire la suite  

Back to Top