Langues : les tendances décryptées par Olivier Haquet
25 mars 2014 //
Le fondateur d’Adomlingua, Olivier Haquet, nous indique quelques points et tendances intéressants au sujet de l’enseignement des langues aujourd’hui en France. De son expérience de 10 ans dans l’univers linguistique, il peut raisonnablement évaluer et analyser la situation du milieu en lien direct avec la conjoncture économique ou les secteurs de déploiement privilégiés. Avec la formation à plus de 10 langues, une clientèle haut de gamme, des besoins toujours à l’approche singulière, sa vision reste représentative de l’actualité des langues.
1. Forte croissance dans le secteur de l’hôtellerie de luxe
D’abord, il ressort que le milieu de l’hôtellerie, particulièrement des hôtels de luxe, soit en forte croissance du point de vue de la demande. En effet, il faut pouvoir satisfaire les obligations en matière de compréhension, depuis le réceptionniste jusqu’aux gouvernantes, du barmaid au responsables de communication, le client doit pouvoir communiquer avec tout le staff, et ce n’est pas une mince à faire, ce dernier doit être formé sérieusement à l’anglais oral, puisque c’est l’anglais qui dans ce cas reste la langue dominante.
2. L’anglais prioritaire mais une demande du français en hausse
Certes, la langue anglaise reste la plus demandée, mais Olivier Haquet, à travers son partenariat avec les conciergeries, note depuis quelques temps une sensible augmentation des besoins en français, notamment de la part des touristes amoureux de la capitale française ou des régions de notre pays, cela reste pour eux une approche plus vivante d’appréhender la ville de Paris, qui les fait tant rêver. Ainsi les cours se déroulent souvent devant la Tour Eiffel ou Notre Dame. L’enseignement se trouve totalement revisité pour le plus grand plaisir de ses participants ! Dans ce cas précis, les apprenants auront une envie décuplée de parcourir les mots relatifs aux couleurs ou au goût chez Pierre Hermé ou Ladurée. Ils veulent joindre l’utile à l’agréable.
3. Un niveau d’anglais dans les hôtels qui atteint des sommets
Il semble, selon Olivier Haquet, que le niveau d’anglais devienne particulièrement élevé, les professeurs devant constamment vérifier le niveau de leurs élèves et adopter des techniques à la pointe de la modernité. Savoir se renouveler, proposer de nouvelles idées, de nouveaux concepts pour améliorer la compréhension, est foncièrement crucial. En effet, beaucoup d’hôtels recrutent des employés natifs anglais ou accueillent des étrangers polyglottes habitués à « switcher » d’une langue à l’autre, ce qui fait que l’on ne peut pas tricher. Il faut toujours être à la hauteur, recruter les meilleurs enseignants pour satisfaire une clientèle exigeante et toujours plus demandeuse.
4. Les tendances 2014 : une variété de langues et la remise à plat du secteur de l’hôtellerie
Entre le nouveau label « Palace » et la rude concurrence des hôtels de luxe, l’heure est venue de refaire peau neuve et les grands hôtels parisiens sont actuellement en cours de rénovation pour pouvoir faire face aux petits nouveaux qui risquent bien de révolutionner l’offre jusque là monopolisée par les entreprises françaises. Le Ritz ou le Crillon ont entrepris de lourds travaux tandis que le Peninsula ouvrira prochainement, c’est toute une industrie qui se remet en question. Il faut dire que Le Mandarin Oriental ou le Shangri La ont sacrément secoué la donne. Avec les capitaux forts venus de l’étranger, la France doit remettre au goût du jour son patrimoine, peut-être un peu trop endormi. Il va falloir être à la hauteur des exigences des clients de plus en plus riches, et de plus en plus étrangers, habitués aux standards internationaux de luxe, y compris en langues. La course aux meilleurs services a juste démarré…